Les livres et leurs auteurs sont devenus des produits qu’on se le dise…
Cet extrait d’un entretien avec Frédéric H. Fajardie m’a causé un choc.
Question à FHF :
En mettant à jour votre agenda pour le dernier trimestre 2006, j’ai constaté avec beaucoup de surprise qu’il n’y a pas une seule signature de prévue.
Réponse de FHF :
Je pense avoir toujours été sincère, même lorsque la vérité risque de me desservir, je vais donc continuer.
Mais avant, ceci : pour moi, les signatures, c’est un moyen de rencontrer les lecteurs, pas de vendre des livres, parce que sauf à faire un score de vedette, ce n’est pas payant et je crois que les écrivains n’y vont pas pour ça.
Le 6 mai, un samedi, je suis allé signer à Lyon, à la grande librairie Decitre du centre commercial, de 15 heures à 18 heures. J’étais parti de chez moi à midi, puis avec deux heures de TGV aller comme retour, je suis rentré à 21 heures. La libraire m’a pris un bouquin et un autre pour une collègue. Un homme assez jeune a acheté en poche Jeunes femmes rouges toujours plus belles. Et puis c’est tout. Plus rien.
Ah si, il est passé devant moi des milliers de gens du centre commercial. Pas un, vous m’entendez, pas un n’a fait un pas pour regarder quel genre de livres j’écrivais. Pas la moindre curiosité. C’est dur. Les gens ne se rendent pas compte mais des échecs comme ça, on n’en sort pas indemne, on y repense pendant des jours et chez mes confrères, c’est pareil, souvent pire. Peut-être que voir un écrivain venu pour signer ses livres, c’est devenu banal, on n’y prête plus du tout attention…
…/…
Et puis bon, c’est pas parce qu’on aime bien les livres d’un type qu’on a forcément envie de le rencontrer. Ça aussi, je peux le comprendre.
L’intégralité de l’entretien est visible sur www.fajardie.net
Serions-nous tous devenus des consommateurs victimes passives du marketing forcené appliqué à l’édition ???
Quand on voit des devantures de librairies remplies de romans commerciaux américains (attention à trop de déception ! point…), on peut se poser la question…
Monsieur Fajardie, la prochaine fois, n’allez pas dans un centre commercial… Ce genre d’endroit a un effet néfaste sur le comportement de l’homo lecteurologue…