Du vendredi 03 au dimanche 05 novembre 2009, à Brive-la-Gaillarde, on a fait la foire.
Départ vendredi matin, jour de RTT – l’écriture n’est pas le métier qui met de l’argent sur mon compte en banque – par l’un des trains Teoz en direction de la citée Gaillarde. Le taxi a pris l’une de mes routes préférées vers la capitale, celle des voies sur berge.
Arrivée gare d’Austerlitz, direction le retrait de billet via la borne… je tape le code, une fois… deux fois… dernier essai… carte refusée 😉 … passage au guichet et à peu près mille ans plus tard, mais avec le sourire de la stagiaire dont c’était le 1er jour, je repars en ayant repayé le billet et avec un ticket de remboursement « qui arrivera directement sur votre compte ». À vrai dire, ce n’est pas grave, je vais à la foire du livre de Brive. Train annoncé, voie 5, celle qui se trouve à une dizaine de kilomètres à parcourir à pieds, derrière les autres voies qui sont en travaux. Mais ce n’est pas important, je vais à la foire du livre de Brive. Le wagon est quasiment vide et c’est le seul de la rame à ne pas disposer de l’électricité. Cool. Ambiance : « je retourne me coucher », du coup, pas d’affichage des numéros de place… mon walkman – non je n’ai pas d’Ipod – diffuse un air de Bjork – merci Sylvaille 😉 … je suis là et ailleurs en même temps. Des personnes me rejoignent, on attend tous dans la pénombre et puis soudain, un ahhhhhhh annonce le retour à la civilisation, lumière ! Je choisis une place qui n’est pas celle qui m’est attribuée, une femme s’approche de moi et me demande si je peux lui garder son sac dans lequel se trouve… un truc à poils… une sorte de Gremlins qui se nomme Enzo. Elle a encore des bagages dehors et elle a peur que… oui on ne sait jamais, hein ? Enzo me regarde, j’accepte. Et toi, Enzo, tu vas aussi à la foire du livre de Brive ? Œil torve du « bestiaux », je crois que les bouquins, lui, il serait capable de le bouffer… j’exagère… il est tout minuscule ce Gremlins.
Il faut environ 4 heures 20 pour aller à Brive, avec un certain nombre d’arrêts dont un à Limoges Bénédictins. Musique, écriture, sandwich SNCF – pas grave je mangerai mieux ce soir. Les derniers kilomètres longent la Corrèze, les couleurs automnales donnent l’ambiance, c’est calme et paisible, j’aime cette région du limousin.
Arrivée à Brive… de la gare à la foire du livre c’est tout droit, il suffit de traverser la ville. Trois bus aux couleurs de la foire se garent à proximité : c’est pour le train d’après, le fameux train du livre. Il fait beau, il n’y a personne dans les rues, les roues de ma valise font clac, clac. Où sont les habitants ?
Je commence à comprendre ce qu’est la foire du livre de Brive en arrivant à la halle Georges Brassens, là où elle se déroule…
Le badge « Auteur » est un laissez-passer efficace, à l’intérieur il y a déjà… du monde, beaucoup de monde…
Voilà comment c’est déroulé mon arrivée et ensuite… ensuite ?
La suite est une suite de rencontres, d’échanges, de mains serrées, de confidences, de discussions drôles ou sérieuses, de clins d’œil, de sourires. On vient parce que la couverture de La nuit des Orpailleurs est intrigante, parce que l’on en a entendu parler, parce que l’on a vu un article dans le journal, parce que l’on connait mes autres romans.
Je suis étonnée par l’engouement et heureuse aussi de pouvoir parler histoires, imaginaires, lieux, mystères… ce sont des moments magiques.
Et que dire de celles et ceux qui viennent à la rencontre des auteur(e)s … deux souvenirs qui resteront marquants parmi les autres. Une jeune ado venue avec son père pour acheter mon livre parce qu’elle aime les suspenses et qu’elle voulait ce livre là et pas un autre. Ma plus « jeune dédicace » à ce jour, très émouvant pour moi. Une femme venue avec sa compagne et leurs deux enfants, quel bonheur de les rencontrer dans cet endroit.
Une des cerises sur le gâteau de ses trois journées : je dédicaçai sur le même stand que mon auteur de thriller français préféré, Henri Loevenbruck. En plus d’écrire des romans que j’aime et même s’il a trucidé l’héroïne du Testament des siècles – bon là, je lui en veux un peu – c’est un type charmant, abordable et qui ne se prend pas la tête ; il a juste vendu plusieurs milliers de bouquins et il est traduit dans une vingtaine de pays – là ça calme 😉
Je me suis régalée de toutes ces rencontres, merci à toutes celles et ceux qui sont venus me voir. Et bien sur un énorme merci aux Ardents éditeurs sans qui cette belle aventure qui démarre n’aurait pas eu lieu.
Sans oublier mes « collègues » d’écriture avec qui nous avons partagé les quelques mètres carrés qui nous étaient alloués : Hélène Tayon et son magnifique Alarga, Catherine de Leobardy venue présenter un superbe Lalique-Haviland-Burty Portraits et Laurent Lavefve pour le bouleversant, Mille et neuf jours, René Besse, la force d’un résistant déporté.