D’un Trait
Je m’appelle Léa, j’ai 17 ans.
Hier, un pensionnat, une lycéenne, une jeune prof : les ingrédients parfaits d’une rencontre convenue. Mais dans la vie, tout n’est pas si prévisible.
Aujourd’hui, une chambre, une plage, un cerf-volant qui caresse l’horizon… le bonheur tient parfois à un fil. Si seulement Léa avait la force d’oser.
Demain, Léa semble avoir trouvé sa voie, il ne lui reste plus qu’à trouver les mots…
Le mot de l’éditeur
Véronique Bréger dépoussière les amours adolescentes avec l’imagination protéiforme qui la caractérise. D’un trait est son huitième roman, il est illustré par Esther Gagné.
Il était une fois… D’un Trait
1ers mots, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 2008.
Version finale, octobre 2009.
Ce 4e trimestre de l’année 2008 était très éprouvant au niveau professionnel. À croire que la crise qui touchait le monde devait aussi frapper généreusement tous les modes de fonctionnement.
Avant que ne démarre le mois de septembre, je croyais dur comme fer aux vertus du travail d’équipe, à la solidarité, à l’engagement, à la droiture, à la parole donnée. Je pensais que lorsque l’on travaille avec des collègues pendant de nombreux mois sur un projet commun, la réussite du projet serait l’objectif de chacun. J’ai appris – à mes dépens – que le sens de la responsabilité n’était plus une évidence. Et que, devant l’adversité, nombreux étaient celles et ceux qui préféraient reculer pour se protéger, quitte à abandonner les autres.
Faire face, oui, mais à quel prix. Le prix de la désillusion sur ce que j’appellerai le sens des valeurs, de la morale, de l’éthique. Pourtant, il ne faut pas l’oublier, ce n’est pas l’entreprise qui fait « les hommes », mais l’inverse.
Ce fut un gros choc pour moi d’être lâchée au milieu du gué par des collègues que j’estimais et qui au final se sont avérés peu scrupuleux et lâches. Le stress généré par nos fonctions était donc capable d’annihiler le bon sens et l’entente. La galère, les chausse-trappes, les coups de pèles dans la figure, la mauvaise fois, les mensonges, tout ce qui fait la panoplie d’une certaine nature humaine y est passé. Ce qui ne vous tue pas, vous rend plus fort. J’ai souvent pensé à cette maxime. Voir du fond, donne de nouvelles perspectives.
Trois mois sont passés sans que je ne puisse écrire la moindre ligne. Mon esprit ne pouvait plus s’évader. J’étais prisonnière. Enfermée dans une spirale opaque.
Et puis, un jour (une nuit), comme si les nuages se levaient, les rêves sont revenus. Le désir, le souffle de la création…
L’idée de cette histoire a éclot dans ce contexte. Une fleur au milieu d’une terre noircie. Un ersatz de synopsis existait déjà, pour autant j’avais décidé de l’écrire plus tard, après un thriller entamé au mois de mai. Le thriller était au point mort et j’ai lâché les premiers de mot de Pour la Vie, le titre initial devenu depuis, D’un trait.
Dans Open Space, avec les souvenirs du personnage de Dorothée, j’avais commencé à aborder un thème que je voulais développer depuis un certain temps, celui de l’adolescence, cette période où se révèle parfois malgré nous et au travers de nos premiers émois, ce que nous sommes.
L’adolescence… là où le merveilleux côtoie le tragique. Découvrir sa différence durant cette période, nous positionne au croisement de ces deux thèmes. Dans cet endroit, il existe un espace minuscule où règne un chaos aux allures de grand huit en perpétuel mouvement.
Je savais en démarrant le chantier d’écriture que j’allais me replonger quelques de nombreuses années en arrière.
Alors, avant que l’on me pose la question, la réponse est oui. Oui, j’ai pris un fait marquant de mon existence autour duquel j’ai écrit cette fiction. Une façon pour moi d’envoyer un remerciement posthume à celle qui m’a appris à voir au-delà des apparences.
L’autre réponse est non. Non, il ne s’agit pas d’un roman autobiographique. D’ailleurs, je n’ai jamais conduit de moto…
Musiques du livre
– 1492, Conquest of paradise, Vangelis
– Samsara, bandeoriginaledu film dumême nom
– Depeche Mode 81 à… tout Depeche Mode
– Toutes les musiques que je cite dans le livre…
Illustrations
Quand mon éditrice m’a demandé si je souhaitais illustrer ce roman, j’ai immédiatement répondu par l’affirmative. Pourtant, je savais déjà que je ne serais pas en mesure d’obtenir le rendu que j’imaginais. Il y avait bien cette illustratrice dont je visitais le blog, La Lanterne Brisée, régulièrement qui me semblait être d’office la bonne personne… mais… nous ne nous connaissions pas et l’histoire était en cours d’écriture.
Plus j’avançais et plus j’imaginais le prolongement de mes mots par les traits d’Esther. Un jour, alors que j’étais scotchée devant l’une de ses productions, j’ai laissé un commentaire sur son blog afin de lui faire part de mon émotion. Elle a répondu en disant que mon Champ, contrechamp l’avait aidée dans une période difficile de sa vie. J’ai envoyé un mail en proposant une rencontre et un projet de collaboration. Nous avons déjeuné ensemble. Elle a accepté.
Je lui ai confié le tapuscrit en croisant les doigts pour que l’histoire lui plaise et l’inspire.
Lorsque j’ai reçu la première vignette, je suis restée sans voix. Esther avait transcendé mes mots… elle avait su trouver ce qui se cachait entre les lignes et le traduire en traits…