Plutôt que d’aller m’asseoir à la terrasse où à l’intérieur d’un café, j’ai préféré entrer dans une église. Les églises sont fraîches, spacieuses et surtout… silencieuses. Dehors, le brouhaha, dedans, le calme. Ce n’est pas une habitude, plutôt une opportunité.
Prendre le temps de se poser sur une chaise tressée et inconfortable, face à la statue d’une none dans l’éclairage des vitraux multicolores, c’est en quelque sorte… reposant. Je ne regrette qu’une chose, l’absence d’ambiance musicale. On met des chants d’oiseaux dans les parkings, pourquoi ne mettrait-on pas des bruits de vagues ou de vent entre les murs des églises ? L’idée me vient que chaque être qui entre ici est accompagné de sa propre musique intérieure… alors, dans ce cas…
La dernière fois que je suis entrée dans une église sans autre intention que celle de me reposer, c’était il y a… (réflexion intense, je compte sur mes doigts)… une vingtaine d’années. C’était le printemps, ou peut-être l’été, il faisait chaud. Pas chaud comme tiède, mais chaud, CHAUD. J’étais habillée en pingouin version féminine de l’animal et j’avais mal aux pieds. La fraîche quiétude de la cathédrale de Clermont-Ferrand offrait un contraste saisissant avec la chaleur étouffante de la ville aux volcans. Je me suis assise, j’ai ôté mes escarpins et posé mes pieds nus sur le sol… Argh… Le bien-être qui se diffusa alors de mes orteils jusqu’à mon cerveau me combla. N’allons cependant pas imaginer une énième définition de l’éveil à la foi. Mes paupières se firent lourdes. Ni une ni deux, je m’endormis et, il s’avéra même que je rêvai. Un joli rêve, doux comme de la soie.
Aujourd’hui, je me suis dit que je pourrais écrire une partie de mes romans installée à l’intérieur des églises ; l’ambiance y est agréable, propice à la réflexion, à la création… certain(e)s jugeraient-ils qu’un tel acte soit inconvenant ?
Hum…
Toujours est-il qu’Évi Marc, l’héroïne de La nuit des Orpailleurs qui poursuit ses aventures, vient, alors que je me trouvais ici dans cette église, de plonger nue dans l’eau claire d’une piscine dont elle ne ressortira peut-être pas vivante…
Étonnant ?
Non.
Magnifique !