Parution le 30 septembre 2011
Extrait :
Il ne me restait plus qu’à trouver le chemin qui, selon les indications de ma carte, prolongeait la route comme une virgule au bout d’un trait. Autant dire que je continuerais à pied. Je stoppai le moteur, éteignis les phares. Le silence envahit l’habitacle, j’eus l’impression que le paysage se refermait sur moi. Ce fut encore pire lorsque j’ouvris la portière. Une humidité mêlée d’odeurs de terre m’empoigna la gorge. J’inspirai à fond pour tenter d’oublier la sensation de claustrophobie induite par l’opacité du nuage. Cerise sur le gâteau, le jour déclinait. Je devais me hâter si je voulais atteindre le monastère avant qu’il ne fasse nuit noire. J’enfilai mon blouson de cuir usé par-dessus la polaire à capuche qui me faisait office de seconde peau et j’ajustai mon sac à dos. Le clic de la fermeture centralisée donna le signe du départ. Je m’assurai de la présence de mon téléphone dans la poche de mon jean et allumai la mini MagLite que j’avais eu la bonne idée d’emporter. J’aurais aimé à cet instant disposer d’un autre objet à pointer devant moi. Pourquoi penser qu’un flingue serait plus approprié qu’une lampe ?